Sarah Gruska
est historienne, spécialiste de l’URSS à l’époque stalinienne, chercheuse associée à l’EHESS et à Sorbonne Université.
Ses recherches portent sur les subjectivités aux prises avec un contexte de violence extrême (guerres, régimes autoritaires, Shoah), et plus particulièrement sur les pratiques diaristes.
Sa thèse de doctorat consacrée aux journaux intimes du siège de Leningrad a remporté en 2020 le Prix solennel en Lettres et Sciences Humaines de la Chancellerie des Universités de Paris.
Sarah Gruszka est l’auteure du Siège de Leningrad. 1941-1944 (Tallandier, 2024, préfacé par Nicolas Werth), ainsi que de nombreux articles publiés aussi bien en France qu’à l’étranger.
Elle a également été consultante historique pour plusieurs émissions radiophoniques et a assuré un certain nombre de traductions du russe vers le français.
Le siège de Leningrad
Jessica Cousin l’a lu pour vous @shka_chronique
L’histoire :
Le siège que subit Leningrad (ex Saint-Pétersbourg) durant près de 900 jours (1941-1944) par les Allemands et leurs alliés est l’un des épisodes les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. Les nazis y appliquent une politique d’anéantissement, qui fait au moins 1,8 million de victimes, dont la moitié de civils. Les assiégés se trouvent confrontés non seulement à la barbarie nazie, avec ses bombardements quotidiens, mais aussi à l’environnement coercitif du régime stalinien. Leur lutte pour la survie se fait sous le pilonnage constant de l’artillerie ennemie, dans des conditions de famine extrême, de soif, de ténèbres et d’isolement. Longtemps censuré par la propagande soviétique mais encore mythifié dans la Russie poutinienne qui en fait une fresque héroïque, cet épisode tragique est très révélateur des tensions qui entourent la mémoire de la guerre en Russie. Sarah Gruszka, qui y a consacré une thèse monumentale, nous offre une approche inédite : outre les événements militaires et les questions stratégiques de ce siège meurtrier, elle analyse, à partir de journaux intimes, la vie, les émotions, les difficultés et les espoirs des assiégés eux-mêmes.
Mon avis :